Cours de DCFM n°1: Equipe jaune (Seng & Spencer)

C'est la voie du nord qui s'ouvrit aux jeunes filles. Elles étaient passées totalement inaperçues aux yeux de leurs concurrents et n'avaient absolument pas hésité à partir parmi les premières.

Le Professeur les observa avec attention. Elles se dirigeaient vers la plaine du pendu, un lieu assez redouté des autochtones. Au milieu de ce lieu étrangement aride et désertique se dressait un chêne mort aux longues branches biscornues. S'il n'avait pas dû surveiller l'ensemble de la course de loin, Antiochus se serait volontiers concentré sur ces deux demoiselles. Leur niveau cumulé n'était pas si mauvais. Il se demandait ce qu'elles pourraient bien inventer pour se débarrasser de ...

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Eve était enthousiasmée par ce cours et ce séjour. Elle était l'une des plus jeunes élèves participant à ce cours. Cette idée ne l'effrayait pas plus que ça. Après tout, c'était aussi le cas lors du Tournoi des Quatre Maisons, et elle y avait survécu. Elle espérait juste qu'elle ne serait pas un handicap pour sa coéquipière. Elle s'était quelques peu préparée avant le cours, avait apprit quelques sortilèges de "survie". Juste au cas ou. Son protego et son mobiliarbus étaient à peu près au point. Son Quatre-points n'était toujours pas très fiable, mais enfin ce n'était pas un sort qu'on utilisait dans l'urgence, et Katalyn devait le connaître en cas de besoin.

Eve avait déjà eu l'occasion de croiser Katalyn et de lui parler l'an dernier. Elle n'était pas une crème, mais sa compagnie ne déplaisait pas particulièrement la Serdaigle.
"Alors, comment tu le sens?"

Elles marchaient droit devant elles, et pour l'instant, Eve ne savait trop là où ça allait les mener. Le lieu était assez vide. Il n'y avait qu'un arbre qui se situait à quelques centaines de mètres d'elles.
"Je ne pensais pas que la France était aussi triste. Il ne doit pas y avoir grand chose d'intéressant par ici… J'espère qu'on ne se perdra pas".

Il fallait prendre des repères. Et puisqu'il n'y avait rien dans les alentours, elle en marquerait un sur l'arbre. Aussi, guidée par son idée, elle pressa le pas.
L'arbre dont elles s'approchaient peu à peu révélait une allure lugubre. Il était aussi nu, aussi mort que le paysage.

Spoiler:

« Bon, alors, on part de quel côté? »

L'extrémité de la baguette d'Eve frôlait l'écorce de l'arbre, s'apprêtant à la marquer pour indiquer le sens où elle allaient. Si elle repassaient par là, elles sauraient de quel côté elles se trouveraient, par rapport à leur point de départ. Ceci suffirait à savoir si elle tournaient en rond, et dans quel sens. Mais en y regardant de plus près, l'arbre était déjà marqué, et pas qu'un peu. Un croissant et une sorte d'oiseau étaient fortement creusés dans le bois, de l'autre côté de l'arbre.

«Oh! Par Merlin! Katalyn! J'ai déjà vu ça quelque part!... L'an dernier... dans un livre sur les fantômes de légende je crois. »

Elle reproduisait les signes dans le vide, comme pour se remémorer visuellement la scène, lorsqu'elle avait découvert ce dessin.

« J'ai trouvé ce livre dans la bibli. Il était génial d'abord. La rédaction était très soignée. Oui parce que certains textes documentaires sont très mal rédigés, et c'est vraiment désagréables à lire. Il y a de ces torchons des fois... Je me demande comment ils ont fait pour être publiés... Ah oui! Ce n'est pas le sujet. Eh bien l'histoire que j'ai lu dit que cet oiseau est une oie. En fait, c'était un pauvre paysan qui vivait dans le coin. En dehors de ses terres, tout ce qu'il avait, c'était une oie. Il s'était résolu à la laisser en vie, en faisant d'elle son compagnon. Donc il travaillait la terre la journée. Il était épuisé par son travail, mais certaines nuits, il n'arrivait pas à dormir. Alors il s'installait sur sa table et commençait à écrire. Là, c'était comme si une sorte de démon ou de génie l'animait. Il se sentait plus vivant que jamais, tout ça tu vois. Mais un jour, une troupe de sorciers brigands passa par chez lui et l'égorgèrent avec sa poule. Comme il vivait seul et reclus, il n'y eu aucun enterrement, rien du tout! Et lorsqu'un jour quelqu'un découvrit sa carcasse, il découvrit qu'il n'avait aucune tâche de sang, mais des tâches d'encre sur tout le corps. Il paraît même qu'il aurait vu une forme humaine, mais liquide comme de l'encre qui marchait, juste comme ça, près de cet arbre. L'homme est parti en courant bien sur. Et donc, on dit que la lune c'est pour le génie nocture, et l'oiseau c'est l'oie qui l'accompagnait toujours. Sympa comme histoire, non? Moi j'adore... »

Soudain, l'atmosphère se refroidit et un brouillard blanchâtre commença à apparaître. Eve ne le vit pas tout de suite car le lieu était vraiment aride, et le brouillard ne changeait pas grand chose au néant environnant. Mais ils devint plus épais encore, à mesure que le temps passait, et bientôt, lorsqu'Eve releva les yeux pour s'adresser à sa camarade, Katalyn n'était plus visible.

« Katalyn? Tu es où? Tu m'entends? »

Katalyn ne répondait pas. Eve commença à sentir le danger arriver. Elle serra sa baguette avec plus de rigueur, guettant les alentour.

« Katalyn? 




C'est toi? »

C'était des chuchotements. Ou bien des ricanement étouffés. En tout cas, un bruit inquiétant car dans ce brouillard, ça allait être difficile de combattre. La Serdaigle ne savait trop quoi faire. Elle énuméra dans sa tête la liste des sorts qu'elle connaissait, mais rien pour éclaircir un brouillard.

« Katalyn?! »

Le mutisme de Katalyn commençait sérieusement à peser sa coéquipière qui n'en menait pas bien large.
Soudain, Eve se sentit saisie par derrière, au niveau de la taille et de la poitrine. Elle lâcha un cri strident, de surprise. Mais ce fut le seul. Eve n'avait pas pour habitude de céder si facilement à la panique. Elle resta donc calme, tandis que les liens s'enserraient. Ce qui l'avait attrapé était très froid, elle le ressentait à travers ses couches de vêtements.


« Stupéfix! »

C'était totalement idiot. Elle ne pouvait pas viser son agresseur qui se tenait derrière elle. Par contre, elle eu l'impression de toucher autre chose car le brouillard fit des vagues devant elle et qu'un bruit étouffé se fit entendre.
Qu'avait-elle touché? Un agresseur? Katalyn? Et qui la tenait? Était-ce le fameux fantôme d'encre de son livre?

"Lashlabask!"

Le lien autour d'elle se desserra, mais elle fut tirée par la droite et une nouvelle étreinte la serrait encore plus fort.
C'était impossible de se battre dans ces conditions. Il fallait qu'elle récupère un minimum la vue, au moins pour voir contre quoi elle se battait.
Je ne peut pas faire disparaître le brouillard? Alors comment est-ce qu'on fait pour faire apparaître ce qui est invisible.
Visible.
Encre invisible.

« Ça y est! Aparecium! »

Mais rien.

« Mais il est nul ce sort! »

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