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Jeu de rôle basé sur les règles inventées par J.K. Rowling dans l'univers de Harry Potter.


 
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  Heaven's green lights (OS)

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Eleanor Moon
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Eleanor Moon


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MessageSujet: Heaven's green lights (OS)    Heaven's green lights (OS) Icon_minitimeMar 19 Oct - 0:11:11

DJ : Début Juin 2010, peu avant les examens de fin d'année.

Oneshot



Heaven's green lights



Eleanor Moon referma la Grande Porte d'un revers de la main. Drapée dans sa cape aux boucles argentées, ombrée d'une longue robe sorcière grise, elle s'approcha des marches puis les descendit une à une, sans hâte. Sa main droite pendait librement, sa gauche faisait jouer entre ses doigts une longue baguette en bois clair.

Une fois sur le chemin, elle marcha à travers le parc. Le lac reflétait la lune presque ronde dans ses eaux noires. Elle s'en détourna. Dans son dos l'école brillait de milles feux. Ainsi que la voûte céleste. Eleanor garda obstinément le regard rivé en lisière de la forêt Interdite. Là, au pied d'un bouquet d'arbres l'attendait un ami auquel elle n'attendait pas sérieusement la présence. Le genre d'amis qui vous doit la vie. Une dette dont on se débarrasse difficilement. Un lien qui unit à long terme. La jeune Serpentard lui sourit. Aurait-il eu la capacité de faire la même chose, il l'aurait sans doute imité. A défaut de quoi, il se contenta de cligner ses deux fentes pourpres et brillantes qui lui servaient d'yeux. Le Sombral s'était bien remis de ses blessures et trépignait d'impatience à la perspective d'emmener la jeune fille voler vers d'autres horizons.

- Bonsoir l'ami, souffla Moon en clignant un œil gris argent alors que l'autre restait d'un bleu azuré très pur.
- Tu nous attends depuis longtemps ? reprit Eleanor.

Le Sombral ébroua sa crinière.

- Quelle ironie, murmura Moon à son âme sœur, la raison qui nous permet de voir notre ami est aussi celle qui nous pousse à quitter cette école, et encore celle qui nous coûtera la vie cette nuit.
- Ne dis pas ça, Moon. Peut-être les choses ne...
- Tu sais bien que non.

Elles soupirèrent à l'unisson. Un seul souffle franchit la barrière de leurs lèvres.

- Adieu Poudlard, bonne chance Loevi... Merlin veille sur toi quand nous ne serons plus là.

Eleanor posa les mains sur le dos du Sombral, Moon donna une impulsion énergique dans leurs jambes. Elles se hissèrent en amazone et s'agrippèrent à la crinière, calant leurs pieds derrière une des ailes repliées de leur ami. C'était au cours de la dernière leçon de vol donnée par les McEwans qu'Eleanor et Moon avaient fait connaissance avec le Sombral. Se retrouver à lutter dans une arène illégale et protéger un Sombral blessé des attaques d'un Hippogriffe déchaîné avaient constitué des expériences inoubliables pour la sorcière comme pour la créature magique. Plusieurs jours s'étaient écoulés. Mai tirait à sa fin, Juin annonçait son lot d'examens quand Eleanor Moon avait recroisé le Sombral par hasard, au détour de zones boisées du parc de l'école. Si elle avait reconnu l'animal tout de suite, elle ne s'était adressée à lui pour obtenir son aide que bien plus tard. Lorsqu'une lettre écrite de la main de son père adoptif lui était parvenue un matin avec son habituelle tasse de thé.

La lettre se résumait en quelques mots. Une misérable ligne. Tristement proportionnelle à la relation qu'un père et sa fille avaient dés-entretenu depuis plus de 18 années.

Rejoins-moi sur la place de Pré-Au-Lard le 2 Juin à minuit.

Maximilien Moon


Le Sombral s'éloigna du domaine de Poudlard et vola à tire d'aile droit sur Pré-au-Lard. Le vent tiède glissa entre les mèches ébènes de la jeune fille. Elle les avait laissés libres. A quoi bon s'efforcer de les dompter ce soir ? La peine aurait été trop futile.
La plupart des boutiques et échoppes étaient éteintes, fermées. Des habitations éclairaient ici et là qui une ruelle, qui une pente de toit. Dans l'ensemble, le village sorcier sommeillait. Désert.
Eleanor chuchota à l'oreille du Sombral. Il se posa à côté de la cabane Hurlante. Elle glissa au sol sans faire de bruit. Les yeux perçants de Moon sondaient déjà les ténèbres. Rien, personne.

- Tu sais ce que tu as à faire, Eleanor, songea Moon dans leur tête.

- Allons-y, décréta Eleanor.

Elles se mirent en marche vers la place du village. Dans la poste sorcière les hiboux hululaient paisiblement. Une petite fente entrouverte au milieu de la porte qui scellait l'entrée de l'établissement souriait noire dans le bois. Eleanor tira une enveloppe cachetée de la poche de son manteau. Sous le rabat, elle inséra sa baguette et glissa le tout par la balafre ombrée. Le papier fit un bruit mat en tombant de l'autre côté. Elle lâcha ensuite 3 mornilles par le même orifice puis s'éloigna. Un bruissement d'ailes accompagna son pas silencieux.

Maximilien Moon l'attendait un peu plus loin. Eleanor Moon détailla sa silhouette à la faveur seule de la lune. Il arborait l'uniforme d'auror à demi dissimulé sous un manteau portant le sigle du ministère barré de baguettes croisées. Une barbe grise de plusieurs semaines agrémentait son visage cireux. Ses cheveux bruns étaient attachés sur sa nuque par un lacet mal noué.
Son poing droit se crispait convulsivement autour du manche de sa baguette. Le gauche s'enfonçait dans une poche.

- Approche, Eleanor. Je sais que tu es là.

Moon empêcha Eleanor de sursauter. Elle avança sans mot dire.

- Bonsoir Mr Moon, salua Moon d'un ton polaire en venant se placer face à l'Auror.
- C'est ainsi que tu salues ton vieux père ? Tu es en avance ! railla-t-il, méprisant.
- Nous savons bien vous et moi que vous n'êtes pas mon père, répondit Moon calmement.

Ses yeux avaient l'acuité de la glace. Ni gris ni bleu. Un subtil mélange qui les rendaient plus coupants et blessants que des lames de rasoir. Maximilien réprima un frisson et s'empêcha un geste de recul. La bouteille de Firewhisky bue avant l'y aida.

- Non, je ne suis pas dupe en effet. Les Langues de Plombs ont bien travaillé. Tu ressembles à Lisa comme si tu étais elle. Mais pour moi, tu restes une abomination de la nature.

Moon sourit discrètement. Eleanor n'émettait plus aucun doute quant à l'issue de leur discussion. Elle laissa le champ libre à Moon.

- Ainsi donc Tante Natacha a réussi à te convaincre. Combien de temps a-t-il fallu pour que tu te décides à sauter le pas ?
- Pas longtemps. Tu lui as mâché le travail en assassinant Ralph il y a deux ans. J'étais là, je t'ai vue dans cet hôtel, sur cette île, je n'ai pas oublié.
- Ha... Oui, ce pauvre Ralph. Mort empoisonné un soir d'été par cette chère Tante Natacha parce qu'il avait décidé de mettre fin à leur trafique de bois magique.
- Elle m'a prévenu que c'est ce que tu dirais pour ta défense.
- Bien entendu, c'est pourtant la vérité. Je n'ai rien à ajouter.

Maximilien esquissa un sourire cruel.

- Ca me suffit. Inutile de te lancer dans une plaidoirie convaincante, je n'y accorderai aucune espèce d'attention... Donne-moi ta baguette et mets-toi à genoux.

Moon écarta les bras.

- Je n'en ai pas sur moi. Tu peux vérifier, je suis venue désarmée.
- Ce n'est pas très malin. Je t'imaginais plus retorse pour une serpentard. Non seulement tu viens seule au rendez-vous, mais tu négliges même ta propre sécurité ! Je savais que tu étais solitaire. Qu'il n'y aurait pas de témoin. De là à ce que tu ne te défende pas ! Les médicomages de Ste Mangouste avaient raison de te traiter de folle. C'est ce que tu es.
- Aux dires de Zagora, je suis saine d'esprit. Tu es loin de me connaître, Max. Fini de jouer, fais ce que tu as à faire.

L'Auror fouilla la jeune fille qui ne broncha pas. Cette attitude mit le sorcier mal à l'aise. A tout prendre, il aurait préféré un duel magique avec l'Abomination. Ne serait-ce que pour justifier l'usage des sortilèges qu'il allait invoquer et la violence avec laquelle il s'acharnerait sur cette créature qui ressemblait à s'y méprendre à sa défunte épouse. Une exécution aurait lieu ce soir. En toute illégalité. Sa vengeance serait enfin accomplie. Ses lèvres s'étirèrent.

Il happa son sourire prédateur sur un premier informulé. Eleanor fut éjectée vingt mètres en arrière et tomba au sol en roulant plusieurs fois sur elle-même. L'impact souleva un nuage de poussière. Max leva le bras, armé d'une salve muette qui fondit en une gamme colorée à l'endroit ciblé. La jeune fille n'avait pas bougé. Son corps tressauta plusieurs fois. A aucun moment elle n'émit le moindre cri ou gémissement. L'eut-elle fait, cela aurait été inutile car l'Auror avait pris soin d'insonoriser la place. Il rompit la distance en effectuant quelques pas.

- Et alors, tu abandonnes vraiment ? Pas une réaction ? Tu vas vraiment te laisser faire et mourir ?


Maximilien ricana. A travers ces éclats de voix rauque transparaissait toute l'intensité de sa haine.

- Je veux t'entendre supplier pour que je t'achève ! A défaut de montrer à d'éventuels témoins à quel point tu es monstrueuse... Faute de pouvoir faire passer ce meurtre pour de la légitime défense contre une folle dangereuse... Je veux que tu demandes pardon pour tes crimes ! Tu as tué ta mère et Ralph... Abjure sale monstre !

Moon roula lentement sur le côté, cracha un liquide sombre devant elle, et toisa l'Auror d'en bas.

- Le seul monstre ici, c'est toi, jura-t-elle sourdement.

Elle dissimula une main dans sa manche déchirée, claqua discrètement deux doigts et annula manuellement le sortilège d'insonorisation de la Place à l'insu de son père adoptif. Lancé dans une diatribe envenimée, il ne remarqua rien.

- Qu'est-ce que tu espérais ?! De la clémence ? De la compréhension ?! Tu n'as pas eu la moindre pitié à ta naissance, non plus que dans cet hôtel quand Ralph agonisait à tes pieds !

- C'est ce que t'a raconté cette vieille harpie ? Ou bien a-t-elle seulement... Mentionné la décision du Médicomage Zagora de me déclarer saine d'esprit ! On m'aurait émancipé de la famille BloodDust. Je serai libre. Mon témoignage aurait été recevable au Magenmagot, j'aurai été en mesure de traîner dans la boue le nom des BloodDust. Alors elle t'utilise pour se débarrasser de moi et tu n'attendais que ce prétexte. Je sais que vous correspondez et complotez depuis plusieurs mois. Si ça n'avait tenu qu'à toi tu aurais envoyé tes collègues à Ste Mangouste quand j'étais dans le coma l'an dernier. Je me serai réveillée à Askaban ou tu m'aurais tuée directement...

- Le Département des Mystère te surveillait de trop près à Ste Mangouste. Je n'ai pas eu l'occasion à ce moment-là, railla Maximilien, Entre temps, on m'a renvoyé de la section des Aurors. Crois bien que je le regrette, sale monstre.
- Monstre peut-être. Mais je ne suis pas une meurtrière ! Tu te souviendras de ces paroles, Max, très bientôt.

- Tu mens ! Endoloris !

Derrière eux une fenêtre s'éclaira puis s'ouvrit.

La Verte et Argent convulsa sur elle-même. Aucun son ne sortait de sa gorge brûlante. Des larmes roulèrent sur ses joues pâles et ses yeux virèrent au blanc laiteux.

- TU REFUSES D'AVOUER TES CRIMES,
cria Maximilien du haut de son mètre quatre-vingt dix d'aveugle détracteur,TRES BIEN ! MEURS !

- Vous là-bas ! Arrêtez ! Hey !!!


L'Auror mit fin au Doloris.

Eleanor Moon laissa son corps reposer à même le sol, totalement inerte, sans plus aucune tension musculaire. La cloche d'une lointaine église sonnait minuit. Elle ferma les yeux.

- AVADA KEDAVRA !

Le sort vert fusa de la baguette de Maximilien et fondit droit sur la forme étendue de Moon. Il percuta sa poitrine et dégagea une formidable explosion lumineuse composée de blanc, de gris et de noir. L'Auror détourna vivement la tête. Un souffle puissant le cloua au sol et lui fit mordre la poussière à son tour. L'espace d'un instant il oublia où il se trouvait, où se situaient le ciel et la terre ferme. Puis les particules retombèrent, et avec elles, la lune réapparue auréolée d'étoiles scintillantes. Une pluie improbable s'abattait pour clouer les saletés volatiles sur son manteau. Comme si les astres pleuraient le crime en des larmes d'argent.

Alentour d'autres maisons s'éclairaient à la chaîne. On sortait sur le pas des portes pour savoir ce qui se tramait. Le bruit et l'explosion magique avaient alerté les villageois. Maximilien Moon se releva et tituba vers l'ombre d'une ruelle aveugle. Il jetait des regards de toute part, à la recherche de quelque chose qu'il ne trouvait pas, qui aurait dû être là.

Sur la place les sorciers se rassemblaient.

- Que se passe-t-il ?
- Vous avez entendu ?
- Vous avez vu les sorts ?
- J'ai entendu des cris ! Vous avez senti la secousse vous aussi ?

Maximilien Moon, lui, se mordit le poing pour ne pas hurler sa rage. A terre, un impact de sortilège crevait la surface au centre d'un cercle de poussière parfaitement dessiné. Mais du corps d'Eleanor Moon, il ne subsistait plus la moindre trace.
Il y avait trop de monde pour espérer effacer les vestiges du massacre. Bientôt ses collègues allaient transplaner à Pré-au-Lard, se rendraient compte que la Place toute entière avait été ensorcelée pour bloquer bruits et transplanages de toutes sortes... Il était trop tard pour nettoyer la magie invoquée cette nuit. La sienne uniquement. Car Eleanor avait pris le parti de ne pas user de ses capacités inhumaines.

L'Auror se détourna et prit la fuite en direction de la cabane Hurlante. Il quitta le village par transplanage dans un lieu connu de lui seul. Il ne vit pas l'équidé ombrageux s'élever en cercles par-dessus les toits à la recherche d'un but à atteindre. La créature cambrait l'échine et se tordait le cou pour retrouver une amie qui semblait s'être volatilisée.

*-*-*

Le lendemain matin un court article fit mention d'une mystérieuse explosion survenue à Pré-au-Lard sur la place publique. Aucun élément ne permettant d'expliquer les raisons du phénomène, on soupçonnait un duel de sorciers d'avoir eu lieu. On craignait cependant l'altercation magique d'avoir mal tourné, car des traces de magie noire saturaient une zone particulièrement marquée de la place. Un témoin affirmait avoir entendu quelqu'un formuler des Impardonnables, dont le sort de mort. Le Ministère prévoyait donc d'ouvrir une enquête. Les habitants de la région seraient certainement tous interrogés afin de recouper les témoignages pour trouver des pistes d'investigation possibles.

Un hibou postal blanc tacheté quitta la poste sorcière et vola jusqu'à Poudlard. Il s'introduisit dans la volière puis remonta la voie aérienne menant à la Grande Salle. Il lâcha sa missive au-dessus de la soucoupe d'une certaine Poufsouffle de septième année dont les mains torturaient certainement à l'émietter un pauvre toast refroidit.

Ce que cette lettre racontait est une autre histoire.



*


(musique de fin)
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